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Pourquoi les compétences en communication sont essentielles pour les vétérinaires et tous les acteurs du secteur de la santé animale.
Dans un secteur où chaque mot peut renforcer ou fragiliser la confiance entre un vétérinaire et le propriétaire d’un animal ou un éleveur, ou entre un vétérinaire et le délégué d’un laboratoire pharmaceutique, la communication est bien plus qu’une compétence relationnelle : c’est un levier de performance, de fidélisation et de connexion émotionnelle.
Dans la pratique vétérinaire, la communication n’est plus un simple “plus”. Elle fait partie intégrante de la qualité du soin.
Savoir expliquer un diagnostic, annoncer une mauvaise nouvelle, gérer une objection ou apaiser une émotion : ces conversations façonnent la relation client-vétérinaire et, par extension, la réputation et la performance économique des structures vétérinaires et des laboratoires.
Les soft skills – empathie, écoute active, gestion des émotions, communication non verbale – sont aujourd’hui reconnues comme des compétences critiques pour la réussite des acteurs de la santé animale.
De nombreuses recherches confirment le rôle central de la communication dans la qualité du soin, la satisfaction client et même l’observance thérapeutique.
L’étude Veterinarian-Client Communication Skills: Current State, Relevance, and Opportunities for Improvement, parue dans le Journal of Veterinary Medical Education en 2015, indique que 98 % des vétérinaires considèrent la communication aussi importante voire plus que leurs compétences techniques, mais plus de la moitié indique qu’ils n’ont reçu aucune formation à la communication1.
Une revue intégrée de 2020 publiée dans BMC Veterinary Research révèle la complexité des enjeux liés à la communication en médecine vétérinaire et le besoin d’intégrer la formation à la communication dans le cursus2.
Enfin, une enquête allemande interprofessionnelle publiée en 2021 dans BMC Medical Education met en lumière que la majorité des étudiants vétérinaires jugent manquer d’entraînement concret aux conversations difficiles3.
En d’autres termes, les vétérinaires savent que la communication est essentielle, mais ils manquent d’opportunités pour la pratiquer.
Chez Wolf Learning Consulting, plusieurs vétérinaires de notre équipe partagent cette conviction : la communication s’apprend et se cultive comme une compétence clinique à part entière.
Grégory : quand la compétence technique ne suffit plus
« Quand on me parle de communication en santé animale, deux souvenirs me reviennent.
Le premier : mon unique remplacement en clientèle. Une dame âgée, en pleurs, venue dire au revoir à son spitz en fin de vie. Moi, jeune vétérinaire sans formation à la communication, ne sachant pas comment trouver les mots justes face à sa peine. Heureusement, l’ASV expérimentée de la clinique est intervenue et, ensemble, nous avons pu accompagner cette cliente dans ce moment si délicat.
Le second souvenir : ma première formation devant une cinquantaine d’éleveurs félins, passionnés et exigeants. En voulant provoquer la réflexion, en déclarant : “Quand on élève des chats, on élève des coronavirus”, j’ai déclenché une levée de boucliers instantanée. Une véritable gestion de conflit à un contre cinquante ! Avec du recul, je sais qu’une meilleure préparation à la prise de parole et à la gestion d’objections aurait pu tout changer. »
Ces deux expériences de Grégory montrent la même chose : la compétence médicale seule ne suffit pas. Les interactions humaines, qu’elles soient émotionnelles ou conflictuelles, exigent une véritable préparation et une formation à la communication.
Bénédicte : l’importance d’inspirer confiance
« En sortant de l’école, j’avais un million de choses en tête pour faire mon travail de vétérinaire praticienne, mais j’appréhendais beaucoup le fait d’arriver à communiquer et à construire une relation de confiance avec les propriétaires d’animaux. Comment les rassurer même quand on ne sait pas ce qui se passe ? Comment bien communiquer pour former l’alliance thérapeutique ? Je comprendrai bien plus tard, que souvent, un propriétaire d’animal ne cherche pas un super-héros qui sait tout, il veut surtout quelqu’un qui le comprend et qui lui explique calmement les choses, en prenant en compte son attachement à son animal et sa situation particulière. »
Bénédicte décrit ce que vivent beaucoup de jeunes diplômés : la peur de l’erreur, la gestion du doute du client, et le besoin de construire une relation de confiance. Autant de situations où la théorie ne suffit pas, et où la pratique de la communication devient essentielle.
Former à la communication, c’est agir directement sur des leviers de performance :
En renforçant les compétences de communication des vétérinaires et de tous les acteurs du secteur de la santé animale comme les délégués des laboratoires pharmaceutiques, vétérinaires techniques terrain, les entreprises valorisent la qualité de leur relation client. C’est un avantage concurrentiel décisif dans un secteur fondé sur la confiance.
Former à la communication agit aussi et surtout sur l’aisance, la confiance et le bien-être des professionnels dans leur quotidien.
Un vétérinaire se forme pendant des années à analyser des symptômes, faire un diagnostic différentiel, des hypothèses, prescrire un traitement, réaliser des gestes techniques médicaux et chirurgicaux, mais la réalité des choses c’est qu’un praticien passera plus de la moitié de son temps à questionner, conseiller, convaincre, discuter, parler avec des propriétaires d’animaux ou avec des personnes de son équipe.
Un délégué vétérinaire se sentira beaucoup plus en confiance face à son client s’il a été formé et s’il s’entraine régulièrement aux techniques de ventes sur les produits, services et accompagnements qu’il propose.
De la même façon, se former aux soft skills en entreprise permet une meilleure communication au sein de l’équipe, la cohésion et ainsi l’amélioration du bien-être au travail.
La communication ne s’enseigne pas uniquement en salle de classe : elle se pratique, se vit, se répète.
Pour développer ces compétences, il faut créer des environnements d’apprentissage sûrs, engageants et proches du réel, où l’erreur devient une opportunité d’apprentissage.
Dans notre prochain article : Soft skills en santé animale : former autrement pour mieux communiquer, nous explorerons des idées innovantes pour mettre ces idées en pratique.
Chez Wolf Learning Consulting, nous accompagnons les acteurs de la santé animale dans la conception de formations innovantes, qui allient expertise vétérinaire, pédagogie active et technologie.
Références :